L'homme qui avait interpelé sa femme pour lui indiquer avoir procédé à la réduction des enfants a cessé d'exister.

J'ai lu, comme tout le monde, dans le journal, qu'un homme, né en Amérique du Nord, sous le nom de Peter Scolari, était mort l'autre jour après avoir été plus vivant que les autres, sans quoi on n'en aurait sans doute pas parlé dans le journal. Cet homme se serait illustré, rapporte le journal, comme interprète de rôles de cinéma tournés en Amérique du Nord en vue de distraire cette zone de la terre et le reste de la terre aussi, moyennant un petit peu d'argent pour entrer dans la salle de cinéma au lieu de faire autre chose comme traduire la recherche du temps perdu de Marcel Proust en linéaire B ou bien effectuer une promenade à la sortie du bourg entre la déchetterie et le cimetière, où se trouve une rangée de cinq arbres véritables dont les feuilles à l'automne se colorent en mourant.

Cet homme fut l'un des principaux interprètes d'un film dont le titre français était Chérie, j'ai rétréci les gosses et le journal rapporte que ce titre, dont la lecture est demeurée gratuite, n'était pas suffisamment drôle en lui même pour empêcher les gens tordus de rire d'aller donner l'équivalent du travail horaire d'un ouvrier au défunt et à ses comparses excessivement comiques. Même l'affiche du film nommé Chérie, j'ai rétréci les gosses, représentant des enfants sautant depuis le nez d'un chien sur le nez d'un homme bouche bée n'aura pas suffit à dissuader le monde entier tordu de rire, sauf peut être quelques somaliens en proie à la guerre et à la famine, d'aller s'en taper une bonne tranche en famille...