grand-sédimental ---- 26 Feb 2025
 

2025/02/26 ou la lessive

 

Longtemps j'ai été sur les réseaux sociaux.

Je ne vois plus aujourd'hui l'intérêt.

Je ne regrette rien, parole d'alcoolique. Il devrait être du devoir de chacun d'évaluer ainsi le moisi en soi et autour de soi. Pour le dire autrement j'ai eu le temps d'y évaluer, le moisi en moi et autour de moi. Et pour conclure j'affirme que le moisi y existe bien, en vous et autour de vous.

Voilà, bonne journée.

Le soleil s'est couché, je poursuis.

Mais pas toujours, il est vrai. Il y a certes des gens sains d'esprit dans ces lieux où l'esprit est censé disparaitre mais pas suffisamment du point de vue moisi qui est le mien.

Le moisi en nous est semble t il une forme de laideur moderne. On en parle dans les journaux je crois. Mais ce qui me frappe aujourd'hui réside en ceci que l'on enjoigne ou bien pas les gens à se défaire de leur cervelle pour favoriser les intérêts politiques, publicitaires ou financiers de tel ou tel, il advient à la fin que tout le monde se vautre indifféremment dans l'inconséquence. Je ne vais pas chercher des nuances, car il y en a, entre les différentes manières d'aliéner sa propre capacité de penser avec sa propre tête, si finalement l'hygiène élementaire fait défaut partout. Il est bien sûr loisible d'être inconséquent afin de rendre pleinement justice à cette situation où naitre et mourir crée des injonctions à ne pas l'être -- ce grand classique du nihilisme paradoxal. Mais cela demande un peu de concentration. Or ce qui appert c'est que, sur le réseau des méchants ou sur ceux des gentils, une sorte de règle tacite enjoint chacun à la dispersion et au bruit. Si ce n'était pas le cas, des gens par ailleurs éduqués, qui n'ont rien à dire ni rien lu ou vu d'intéressant ne se permettraient pas de s'ouvrir comme des pastèques et envoyer des pépins furieux dans toutes les directions possibles. Il m'est donc avis qu'il y a autre chose que cette bulle d'informations dont on parle en dehors des réseaux pour condamner tous ceux qui veulent mettre un point d'arrêt au dissensus naturel des démocraties, il y a, même chez des personnes qui ne veulent pas devenir des fascistes et des brutes contentes d'elles, un but inavouable qui réside en l'absence d'hygiène. Faire du bruit ensemble, malaxer à l'infini une absence sécurisante de projet tout en se prevalant d'y être pour l'éventualité d'une chose valable, qui existe bel et bien mais qu'on aura plus vite fait de découvrir sous le sabot d'un cheval ou d'un fil RSS. Demeurer sur un reseau social, pour ceux qui n'y forment pas pour eux mêmes un réseau référentiel autotélique, ce qui demande un travail, c'est donc équivalant à rester en pyjama toute la journée pendu au téléphone avec d'autres gens également en pyjama, également pendus au téléphone, tous dans l'attente de recevoir une invitation pour une fête costumée qui ne vient jamais. C'est vrai, la vie est une fête, vous ne vous trompez pas, bande de pyjamas, simplement je ne vois aucune raison de penser que nous y fûmes jamais invité et à ce compte vous risquez de finir en slip. J'étais déjà perdu pour la science avant même qu'advienne ce phénomène masturbatoire global où chacun caresse son petit objet en public dans l'attente d'une toute petite érection, je me faisais déjà l'effet d'un dangereux nevropathe à regarder toutes les choses par la fenêtre du train alors maintenant je songe à acheter des lunettes de soleil et une canne blanche pour former un alibi au crime d'exister sans filtre.

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