Avec uber + les panama papers, habillez vous pour plusieurs hivers
Je crois que cette fois nous tenons les derniers éléments du puzzle qui manquaient à l’absurde tableau. Merci 2022.
Je récapitule.
Il semble bien que, contrairement à ce que les magnanimes des sciences humaines voudraient avancer, la destruction des institutions sociales vaguement garantes de paix et de concorde n’est pas le fait d’une inconséquence politique érigée en dogme aveugle mais peut bien parfois s’avérer une entreprise coordonnée. Etre complotiste c’est penser que cette entreprise existe en tant qu’elle est commandée par des personnes réunies dans un bureau secret, ne pas l’être sans pencher non plus de l’autre côté c’est parvernir à penser que c’est techniquement faux tout en postulant que le fonctionnement de cette entreprise agit comme si cette réunion existait. Cela s’explique tout simplement parce que des représentations partagées par des gens de pouvoir suffisent en elles mêmes pour créer ces mêmes conséquences fâcheuses, sans qu’il soit besoin de se réunir. Les idées mènent le monde y compris les idées qui sont vides.
Il y a donc j’en suis certain, des jeunes bourgeois sélectionnés par leur appartenance bourgeoise qui se voient expliquer dans quelque école lointaine quelque chose d’incompréhensible pour le commun des mortels sans relation ni argent, soit la manière de changer le monde par la force de la prétendue libéralisation de tout ce qui vit et cela par tous les moyens possibles, que ces moyens paraissent bons ou mauvais, indifféremment.
Tout ce qui empêche des intérêts privés de gagner plus d'argent est mauvais, comme tout le monde sait depuis bien longtemps. C’est la posture classique. On se figure aussi des postures classiques de petit poissons capitalistes, des organismes encore un peu cultivés du point de vue politique qui vont aller comme c’est écrit dans leurs livres pourris “conquérir des marchés” mais à la régulière, en poussant un peu l’argent sur la table un peu sous la table aussi, en tout bien tout honneur pour faire soi disant avancer le bien commun par l’activité soi disant commune. On s’agite, on s’exploite un peu, on compte ensuite les mécontents et on met ensuite un point d’honneur à se présenter comme un bienfaiteur.
Mais au fil des scandales des paradis fiscaux et des histoires de corruption, on est obligé de voir les nouveaux raffinements. Preumzio on voit qu’en guise de scandale ça ne l’est que pour ceux qui le disent car ils s’empilent tranquillement sans que rien ne prenne jamais feu et deuzio qu’il n’y a aucune limite morale au siphonnage de tout, tous et partout. C'est une école sans doute, le siphonnage et à ce titre est un bon élève celui qui siphonne un max. En soit l’abrutissement collectif qui découle de ces coups de marteau sur la tête du tout venant n’est pas une surprise non plus, quoi qu’à force cela puisse finir par se voir, que par exemple un cinquième de la population se mette à faire les poubelles. Il y a seulement que, troizio, certains scandales comme celui des Uber connards révèlent des raffinements techniques extraordinaires
L’idée, avec la crème de la crème du capitalisme moderne, c’est-à-dire les Uber et compagnie, est finalement assez simple tout en étant pernicieuse à l’extrême. D’abord je mets tout l'argent issu de la terre spéculative sur la table pour remplacer des services et des marchandises soumises à des impôts par des marchandises ou des services qui contournent l'impôt ou bien, plus raffiné encore, qui ne peuvent en aucun cas créer la moindre valeur immédiate. C'est donc une activité à perte, interdite que je sache aux vendeurs de choux fleur mais permise aux voleurs de haut vol. Alors donc l’on soupèse, par exemple les taxis. Ce n’est qu’un exemple. Je présume qu’on peut tout soupeser pour voir quel jus mauvais il peut en sortir. Donc là on soupèse l’esprit des gens qui n'en peuvent décidément plus de ces chauffeurs de taxi désagréables qui tiennent des propos désobligeants pour le confort du petit bourgeois voituré et voilà qu’on les remplace par des sous prolétaires payés à la petite semaine, sans contact, pour des courses vendues à perte, sans contact également. Le petit bourgeois et le bourgeois d'envergure supérieure se rengorge alors de la bonne affaire et de ce que le ‘sans contact’ place le sous prolétaire à distance.
Efficacité, hygiène, tout le monde se réjouit.
Les chauffeurs de taxi racistes qui puent le vin et la mauvaise vie disparaissent donc naturellement, et, conformément au plan, les affaires ne font juste que commencer. Un peu de corruption pour faire entrer les taxis qui sentent bon dans la circulation et le tour est joué. Bientôt, dans l’idéal merveilleux du voiturage efficace, disparaissent les taxis compliqués, arrivent les véhicules uber présents avec qui ont n’est même pas forcé de parler. Enfin, on peut parler au taxi lui même, comme machine connectée, mais se dispenser du chauffeur qui est tenu en dehors de la boucle.
Plus tard on comprend que c’était trop beau pour être si peu cher.
Pas de problème. On serre alors le kiki et du sous prolétaire au volant et de du client désormais obligé de jouer la dupe, et hop aussitôt l'argent coule dans l'autre sens. Pour le prix de ce qu'était autrefois une course de taxi on se retrouve donc finalement dans un taxi, conduit par un sous prolétaire qui ne joint plus les deux bouts, occupé par un gogo pressé qui s'entend le conducteur d’emprunt dire, s’il ose perdre des étoiles dans l’application qui lui est consubstantielle, qu'il ne touche pas l'argent indiqué, ni même la moitié ni même le quart. C'est donc comme on voit un retour à la situation de départ mais en pire puisqu’on ne peut désormais plus s’entendre collectivement pour améliorer éventuellement les choses, faire virer par exemple les patrons des centrales de taxi racistes et cupides qui mangent les petits enfants le dimanche après la messe. La situation est pire aussi parce que l'argent qui disparaît dans les nuages retourne très probablement au Panama d'où il était sorti pour faire tourner une nouvelle fois l'escroquerie mondialisée.
Donc à la fin du programme d’essorage quand on regarde le linge qui reste au fond du tambour on voit que probablement ces mêmes systèmes off shore qui permettent de voler les contributions sociales aux États avec l'aval des représentants de ces États permettent ensuite un investissement massif dans des projets déficitaires ou fallacieux dont le seul objectif est de récupérer de nouveau de l'argent sur des services ou des biens qui, après remplacement, n'ont probablement plus de fonction sociale sérieuse, juste une façade vertueuse pour continuer d’embobiner son petit monde.