necro-poesie ---- 24 Sep 2022
 

Tarif de groupe pour la mort de Bott, Mantel, Fletcher et Sanders

 

Une pluie nouveaux morts s’est abattue récemment sur cette pauvre boule de merde traversée d’éclairs. On ne sait plus dans quelle direction tourner son regard temporaire. On doit noter cependant que les morts solaires que sont Jean Luc Godard et la reine d'Angleterre deux du prénom Elizabeth ne devraient pas éclipser de manière excessive les morts qui ne seraient ni anonymes comme vous et moi ni complètement célèbres telles que les légendes locales qui connurent récemment le trépas sans affliger non plus des légions de vivants actuels. Comme je ne peux pas rendre hommage au gars au bout de ma rue qui aura glissé sur l’étron d’un chien chien nourri à la viande de sanglier sans gluten, pour cause que l’on n’aura pas officiellement rapporté son trépas canin dans la presse y compris de caniveau, je me vois réduit à enterrer à la fois Pharoe Sanders, Louise Fetcher, François Bott, Hillary Mantel, tous dans la même benne avec une hommage de la même veine. S’ils meurent le même jour, on peut croire qu’ils l’ont fait exprès. Grâce à cette chronique mortuaire lue jusqu’aux confins, on peut croire que leur conjonction mortuaire les rendra aussi célèbres que la reine d’Angleterre deux du prénom Elizabeth et Jean Luc Godard. On dira qu’on aura lu sur poi.re qu’en effet, selon le point de vue duquel on parle, qu’on se souvient bien de François Bott, en tant qu’il était mort en même temps que Louise Fetcher, tu sais la fille du film là dont le nom m’échappe ou en même temps que Hillary Mantel, la plus grande écrivaine de tous les temps récents ou en même temps que le légendaire jazzman du saxophone et ainsi de suite la petite musique. Pour ma part je lis, étonné, que l’un était une légende, l’autre un génie, tel autre je ne sais quoi mais voilà il n’y a rien à faire contre, la barque des formes et des chefs d’oeuvre est pleine, ainsi que la coupe, je n’ai plus le soucis d’enterrer des gens que je ne connais pas bien quand dans le même temps je me vois obligé de regretter de ne pas pouvoir m’occuper des morts préférables que je voudrais connaitre mieux. Je ne rencontrerai donc jamais François Bott dans un bar, il ne me racontera pas ses trucs sur les écrivains des années folles qui démarrent pied au plancher depuis l’intérieur de leurs voitures achetées avec le fruit de l’argent des prix littéraires et de leurs bonnes relations dans la upper class du boulevard Saint Germoins où nous nous trouverions pour siroter d’admiratifs brevages, c’est à dire des brevages figés d’extases, y compris les liquides à bulles, devant cette conversation en tous points sensationnelle. Et puis je ne me réduirai pas en boules de clusters harmoniques planants devant le cuivre du tel, ni ne croulerai en de vivants paradoxes à la mémoire fictionnelle d’Oliver Cromwell, et quand je m’endormirai du sommeil des frustres qui doivent se lever pour exister un jour supplémentaire avant d’être euthanasié par la pauvreté réelle ou supposée, il n’y aura plus qu’une petite place pour cette petite blonde qui aura été sympathique quelques instants à l’apogée de sa jeunesse dans quelques plans d’un film sans avenir.

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