Feu Madoff !
Il est mort, Maddoff, celui que la presse aura décrit comme le plus grand escroc de tous les temps pour avoir promis à des clients présents des revenus qui provenaient de clients à qui il comptait faire la même promesse mais dans le futur. Il est temps de rétablir la vérité héroïque et de faire taire par les canaux martiaux de ce blog largement diffusé jusqu'au Japon toute cette presse de bas étage qui aura enterré Madoff comme un simple malfrat. Maddof est en réalité au monde des petites boutiques d'aujourd'hui ce qu'étaient les prophètes d'autrefois au milieu des éleveurs de chèvre; c'était un visionnaire pour notre sinistre modernité et probablement un grand Nietzschéen.
Que chacun aille se rendre compte par lui même de la bonne bouille de visionnaire Nietzschéen qu'affichait toujours Bernard devant les caméras.
Cela se nomme la grande santé, cela témoigne des grands dépassements réussis et c'était tellement évident pour tout ceux que la presse méchante nomme ses victimes qu'il aurait pu tout aussi bien mourir entourés des honneurs plutôt que seul dans une sinistre prison. Ah, monde pusillanime, qu'es tu allé déranger dans les affaires de ce homme de bien pour qu'à la fin il finisse au ban ! Il faudrait pour bien comprendre, replacer les faits d'escroquerie dans leur contexte. Vous êtes dans un monde, l'Amérique, où l'argent représente autant que ce que permet l'argent. L'argent est en amérique une sorte de contrat purificateur qui est signé à chaque fois que quelque chose est payé. Cela signifie donc que dans l'espace des représentations quotidiennes il n'existe aucune chose dont la valeur économique puisse se différencier de l'ontologie de cette chose. On ne montre pas la beauté d'une chose, on montre la beauté de ce que coûte cette chose qui est là et nullement ailleurs. Bernard arrive. Dans un moment sublime de contemplation, il est frappé par l'inanité foncière d'un tel système de valeur et décide en pleine possession de sa tête, d'en démonter le mécanisme. Il apporte à ses clients la promesse de ce que ce qui est là peut valoir plus que ce qui était et moins que ce qui sera. Il fait ainsi entrer l'argent dans l'histoire et pour que cela fasse histoire il en exagère les traits. Seulement voilà, comme dans les numéros de magie, il suffit d'un seul imbécile terre-à-terre pour compromettre l'illusion. Pendant des années notre homme aura su faire de son visage un miroir à plusieurs faces dans lequel ses patients, tous atteints de maladies pragmatiques graves, auront pu apercevoir de nouvelles dimensions à leur épais réel. Ah, ouvre la grande gueule du lion Madoff, je vous laisse en vie aussi longtemps que vous venez me voir et continuer à rêver à l'au delà avec moi, sinon je vous croque. Les gens, avec leur argent sont comme avec leur caca, dit on, ai je lu, je crois, de manière quasi certaine, quelque part, il me semble : ils ne l'étalent pas carte sur table mais en demeurent cependant préoccupés. Qu'un Madoff, venu sur terre pour nous délivrer, pour que, toute honte bue, on puisse songer à autre chose, soit non seulement condamné par la justice, ce qu'on peut comprendre, mais également par l'opinion publique, c'est une abomination. Tous ceux qui multiplient les pains ont ils tous en partage de mal finir ? Ce monde que je quitte est déjà méconnaissable.