Affront populaire

On va pas se mentir.

Oups, pardon, j'ai glissé sur un discours de merde.

Je voulais dire, comment dire, un soudain doute fait jour sur la validité de mes jugements gourbi et pourbi. Rappel des faits: j'ai fait ce pari en quittant le navire France que les sociétés davantage solubles dans le système libéral sont moins violentes que les sociétés insolubles dans le merveilleux espace du rien et du n'importe quoi qui caractérise le monde dit libre. En effet si comme le précise la doxa libérale la politique est une sorte de hobby clientéliste auquel s'adonnent les gens qui sont le plus clair du temps occupés par leurs affaires utiles, alors il en découle qu'il est techniquement impossible que ces gens élaborent des plans commun pour déchoir, détruire, déporter ou diffammer des parties de la société qui ne va pas, selon eux.

Symétriquement j'ai toujours eu la forte impression qu'en France, ceux qui s'occupent de faire la politique leur métier, tôt ou tard, retournent à l'état féodal qui sommeille en eux; tant il est vrai, selon mon expérience, que le français à qui on aura confié le moindre pouvoir, quelle que soit sa condition et son éducation, se tranformera en marteau, tant pour le raisonnement que pour les actes. Alors donc ce mélange absurde du substrat coercitif rance et des discours sans rapport avec les lois de la jungle actuelle, donne donc lieu de manière très prévisible à des dialectiques cocaces qui occupent les esprits de tous ceux qui cherchent des raisons à leur déchéance et ce jusqu'à la prochaine déception ou election, comme on voudra.

L'actualité ne démonte pas trop le pneu crevé de ma théorie qui roule jusqu'aux pires désastres. Car pendant que tout le monde discute qui d'envoyer les arabes à la mer qui de sauver l'humanité par la générosité et la concore au lieu de parler boutique comme le reste du monde non latin il y a probablement pléthore de gens livrés à eux mêmes, la tête bien farcie de concepts à peine plus élaborés qu'une pub de bagnole mais en revanche plongés dans une merde matérielle ou psychologique telle qu'ils finissent probablement par croire qu'il faut effectivement envoyer les arabes à la mer (puisque c'est leur faute, on le voit bien, ils n'ont rien fait depuis l'astrolabe ) ou bien pour les plus gentils défiler dans les rues avec des messages d'amour universel. Et puis donc, finalement, le faire. On se met ensemble, un soir, et on y va. A grands coups de banderolles amoureuses ou de barres de fer, c'est selon. Tandis que le reste du monde se demande s'ils sont tombés sur la tête ou quoi, quand il suffirait d'être normal, enfin, normal du moins pour un pays qui est sur le papier pareil aux autres, avec ses banques, ses usines et tout le bazar qui usine le rien, l'absence, le petit linge américain.

Mais voilà, il n'y a plus tant que cela lieu de se réjouir d'avoir fichu le camp de ce merdier sans nom. Je constate maintenant que les gentils luthériens, tout dégriffés qu'ils furent, eux aussi s'y mettent. Ils commencent aussi à croire les pires publicités hors sujet. Et va-z-y que je te vote n'importe quoi au lieu du n'importe de base qui était, je le rappelle pour les sourds et mal entendants: on laisse tranquille ton argent et ta gouverne, tu te demerdes pour le reste ... en revanche il ne faudra pas venir pleurer après si t'as plus de quoi manger des coquillettes avec tes dents pas soignées quand tu seras vieux. On a dit des américains ou des anglais qu'ils ne peuvent pas être fascistes, mais en fait, je me demande si à force, on n'arrive pas au même point. La démocratie réduite à l'état de ses principes pendant un certain temps et voilà que des décérébrés par légions se mettent à vouloir tout interdire, à débattre comme des chiffonniers sur des sujets totalement liminaires pour eux à prétendre qu'il y a des valeurs cachées alors qu'ils vivent comme des porcs sans cervelle ?

Est ce que la société chauffée au vide est moins meutrière à la fin que la société chauffée à blanc ?

Est ce qu'à vouloir fuir une ratonnade on ne prend pas le risque d'aller se jeter dans une autre, plus absurde encore ?

Si je finis battu à mort par un neo nazi allemand de principe, c'est à dire pas un vrai qui aurait fait ses devoirs, tandis que les confrères au bled se livrent quant à eux à une guerre civile contre des abrutis à la recherche d'un exercice féodal, ce sera comique mais je n'aurais pas vraiment gagné au change.

Puisse tout disparaitre à tout jamais. On ne devrait jamais laisser les singes prospérer quand on voit les baleines, qui m'ont l'air bien plus affutées au bout du compte.