l-actualité-comme-si-vous-y-êtiez ---- 31 Jan 2021
 

Jean Paul a tout compris sur le Corona Truc

 

Jean Paul Picon n'est toujours pas la moitié d'un con car il est entièrement un con, comme il le dit lui même. C'est normalement comme ça qu'il faut tenir le lecteur en mauvaise haleine lorsqu'on l'attire ainsi sur les ultimes terrains vineux des derniers bars de banlieue qui restent pour les liminiaires représentants du ballon matinal et des blagues confuses.

eh tu connais la différence ?
S'exclâme Picon en nous voyant arriver. Oeil vitreux, veines martiennes en surface, des difficultés déjà à tenir les mains en orbites stationnaires, voilà en somme toute Picon dès potron-minet.

Nous prenons le coude de la jeune Marie Zoé, stagiaire accompagnatrice et esquissons à quatre bras une danse de salut congratulante en l'honneur de la bonne blague, d'éculée conception. Le mauvais caractère de Picon nous aura enjoins aujourd'hui de venir flanqué d'une fleur du centre ville afin de ne pas écourter l'éructation savante de notre principale source de désinformation vineuse. Tout à fait au jus, la jeune stagiaire laisse donc le lourd personnage juger du changement d'atmosphère et elle s'installe à nos côtés en croisant un peu les jambes, comme convenu.

Il y a la mécanique quantique et les paradoxes de l'obervateur mais il y a aussi les observateurs quantiques et les mystères de la mécanique des filles, toujours pas éclaircie pour nombre de chercheurs accoudés. Ainsi Jean Claude Picon, respectueux tout de même, légèrement pensifs, conduit à des reflexions plus effables et plus polies eu égard aux particules élémentaire qui filent sous ses yeux pochés sous forme de lumière et de fille en mouvement. Ce bas monde qui palpite.

mais dites à part ça Jean Claude on m'a dit que vous aviez récemment pris de la hauteur au sujet de la société prédendument hygièniste dans laquelle nous vivons ?
oh, oh, oh, tout à faux, tout à faux, dit Picon en écartant les coudes à la manière des poules
alors ma régisseuse et moi même seront ravis d'entendre enfin le mot de vous qui témoigne du meilleur de la fin
vous connaissez l'histoire du juif qui rencontre un autre arabe ?
Picon, s'esclaffe Marie Zoé, elle est pas drôle et puis si je suis venu vous montrer l'étendue de mes points de vue c'est surtout pour entendre de votre bouche la splendeur qui, dit on, émane de votre cervelle endolorie par la vie
Soudain interloqué par tant de vigueur dialectique, Picon est interdit. Une tête rouge avec au milieu un trait de blanc sec. Il se ravise, fronce les sourcils, toise la pipelette issue de bourge qui lui parle soudain droit dans le gras du nombril et remonte en onde de charleur diffuse jusqu'à son petit coeur tout serré sur l'airbag sucré de son gras foie.

Hélàs, gronde alors soudain Picon, embrassant d'un geste lentement longitudinal l'entièreté de l'endroit. Hélas...
Oh Picon, vous me faites peur, dit elle
Hélàassss, répond Picon, tout à ses pensées, debout, les yeux mi clos, le front soucieux, immobile tel le général de l'armée romaine qui, seul dans la campagne encore fumante, au lendemain de la funeste bataille, prend acte de l'indignitié de ses troupes évanouies, hélàasss, mademoiselle vous arrivez trop tard
Et de poser un bras caressant sur l'épaule de Marie Zoé et d'ajouter

je suis le général de l'armée romaine qui, seul dans la campagne encore fumante, au lendemain de cette funeste bataille, prend acte de l'indignitié manifeste de mes troupes évanouies. Oui, ma chère, tout est fini. L'ennemi est parmi nous. Le vent passe douloureusement ce matin dans les cyprès dont l'ombre ne porte plus déjà sur notre terre ancestrale tant elle est secouée et de funestes tumulus qui ondulent en replis humoraux et du murmure sinistre des vivants pusillanimes qui nous transperce de froid et d'aigreur, nous, les derniers hommes, nous, les derniers justes
oh Picon, vous me faites peur, dit-elle. Quelqu'un de votre famille est il récemment décédé ? Vous confondez le matin et le soir ?
Meuh non, je déconne. Bien sûr ma chère que tout cela n'est pas bien grave. Nous pourrions très bien remettre nos masque puis les ôter à nouveau simplement pour le plaisir, en nous embrassant, d'avoir l'impression d'en revenir aux transgressions sensuelles de l'ancien temps. Rien n'est plus grave désormais, car oui ma chère, tout est fini, oui, tout, c'est à dire tout ce qui faisait que l'on pouvait parler de transgression et de geste politique par la transgression
mais Picon, dit elle, je ne vois pas le rapport avec la transgression là, vous m'avez perdue, vous êtes peut-être un peu ivre sur les bords ?
En effet, cela se peut. Mais je ne voulais pas vous perdre, seulement vous apprendre que vous êtes de toute les façons perdue.
désolé d'interrompre vos saletés, dit le patron du bar, mais je dois bientôt fermer car j'ai rendez vous dans un restaurant clandestin pour y livrer des sandwishes au rosbeef avec un peu de moutarde industrielle dedans
oui, vous voyez, mademoiselle, tout est perdu. Un restaurant clandestin, de la moutarde industrielle... où va le monde ?
mais Picon, redit elle, nous ne pouvons briser là sans que votre prompt jugement ne me délivre des moiteurs qu'accompagne l'angoisse oppressante où votre alusive dialectique m'a plongé
je comprends. Je serai bref, je serai droit, je vous comblerai. Si dans ce monde de dupes commerciales qui anime du ciel au nadir les relations que nous pensons avoir avec chaque chose et chaque être sous la Lune, des arrondisseurs d'angles, apointés dans leur métier de représenter par le prétendu peuple et l'idéale majorité des décérébrés très enjoints à le rester, parviennent à mettre à genoux des légions entières de pauvres gens en parfaite santé, c'est non seulement pour que l'incurie des temps normaux n'éclate pas dans le corps social à la manière d'une chemise qui craquerait sous la pression d'une infâme gangraine...
eh oh dépéche Paulo dit le cafetier, débranchant les lumières des 2 machines à sous, poussant du pied des sachets de mort-au-rat sous les tables, ou bien je vous l'emmure moi, votre gangraine
.... mais, disais-je, c'est parce que ces gens, qui ne vivent que de sondages et de nostalgies du pouvoir, se trouvent en pleine é - pi - pha - nie
euh ?
c'est court ?
Euh oui, j'ai pas joui là Picon et mon collègue peut en témoigner.
Je fis non de la tête en regardant mon thermomètre relié à ma régisseuse.

Bon ben pardon, je pensais que vous n'étiez pas une fille de ce genre mais puisque vous insistez, j'ajoute un argument clitoridien, si vous voulez, en ceci que le pognon a tellement perdu de rapport avec les forces rééllement pénétrantes dans la vie économique des gens sans argent, que vous pouvez maintenant interrompre tout le toin toin des boutiques diverses sans que cela n'appauvrisse en rien les gens dont le métier est l'argent. Vous comprenez, ceux qui étaient les patrons il y a 40 ans et eussent fini en slip sous l'effet des lubies des démocraties fantômes sont devenus maintenant par la grace de l'éther et du talc, des rouages aussi désolés que les opprimés d'autrefois. Ainsi, rien, ni la chose, ni son échange, dans sa substance et ses effets, ne procure le moindre différenciel politique construit, seulement un brouhaha de manants affamés qui s'entre dévorent sous les yeux de ceux qui, lointains, voire même robotisés, reçoivent un intérêt à chacun de leur pas, à chacun de leur pets, jusqu'à et y compris, leur agonie médicalisée
AHHH Picon, le talc, l'éther, le vibromasseurs dans le cul des masses décérébrées, c'est ça, je défaille !!!!
Voilà. Un mort après l'autre, c'est plus rentable. On ne va pas se mettre à crever tous ensemble, tout de même, hic.
Elle défaille.

Désolés, liquéfiés, orgasmisés nous fuîmes ce lieu de perdition, contents de ce bon tour.

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